A Lyon, le curé de la Croix-Rousse quitte l’Église pour devenir père

Depuis 48 heures, l’annonce de la paternité prochaine du curé de la Croix-Rousse agite la communauté catholique locale. Constaté lundi 18 décembre par nos confrères de Lyon Tribune , l’information avait été révélée la veille aux paroissiens par l’archevêque de Lyon Mgr Olivier de Germay, lors de l’office dominical. Elle a ensuite été relayée plus largement auprès des fidèles de la paroisse Bienheureuse Pauline Jaricot par l’intéressé, l’abbé Laurent Jullien de Pommerol, dans le bulletin d’information paroissial rédigé aux fidèles.

Un discernement « modifié »

Curé depuis 2015 de la paroisse de la Croix-Rousse, qui regroupe les églises Saint-Augustin, Saint-Denis et Sainte-Elisabeth, l’homme d’Église explique avoir remis sa charge à l’archevêque de Lyon après avoir rompu son mandat . vœu de chasteté. ANNONCE l’enmarche est une déchirure très douloureuse », assure-t-il, mais « que l’honnêteté exige « .

« Une nouvelle responsabilité s’ouvre et pour le bien de l’enfant et de sa mère, pas question de me cacher »

Laurent Jullien de Pommerol, ancien curé de la Croix-Rousse

Dans cet email, il écrit noir sur blanc « dans quelques mois, je deviendrai père », un « une nouvelle responsabilité s’ouvre et pour le bien de l’enfant et de sa mère, pas question de me cacher ». A ses anciens paroissiens, il dit aussi qu’il regrette.» profondément les blessures que cela provoque pour chacun d’entre vous », se référant à « grande détresse » a vécu il y a quelque temps et qui a « beaucoup affaiblir et altéré [son] discernement « .

La paroisse confiée à un administrateur

Dans un communiqué publié le 18 décembre, Mgr Olivier de Germay rappelle qu’en « disant oui à l’appel du Seigneur, les prêtres acceptent de vivre dans la chasteté et de renoncer au mariage ». Engagement « à la fois exigeant et beau », dont « s’est très loin […] le curé de la bienheureuse Pauline Jaricot, notre frère, […] pour des raisons que nous n’avons pas à juger », explique l ‘Archevêque de Lyon.

« Les prêtres acceptent de vivre dans la chasteté et de renoncer au mariage […] Pour des raisons que nous ne pouvons juger, le curé de la bienheureuse Pauline Jaricot, notre frère, s’est écarté de cette exigence.» Mgr de Germay, archevêque de Lyon.

A quelques jours des célébrations de Noël, en attendant la nomination d’un nouveau curé, le diocèse, qui assure le soutien de Laurent Jullien de Pommerol, a confié la paroisse de la Croix-Rousse à un administrateur. Il s’agit de l’ancien évêque de Carcassonne Mgr Alain Planet, qui a résidé au sein de l’Institution Chartreuse après avoir quitté ses fonctions en 2023, en raison de son âge avancé.

Un précédent à Lyon

Âgé de 50 ans, le père Laurent Jullien de Pommerol devrait perdre son statut de clérical. Une procédure qui n’est pas sans rappeler celle vécue par un autre curé lyonnais en 2017. À l’époque, David Gréa, le curé hyper-médiatique qui ému avait les fautes à Sainte-Blandine, dans le 2e arrondissement, en bousculant les codes de l’Église avec à grands éclats de « louanges pop », il a également dû renoncer à son sacerdoce après être tombé amoureux.

Auteur du livre Père David Gréa ce père de famille, qui se dit « prêtre pour la vie » après avoir travaillé 17 ans, milite depuis pour la fin du célibataire. Un sujet qui était sur la table de la XVIe Assemblée du Synode des évêques, ouverte en octobre par le pape François et qui doit permettre de concevoir une Église plus inclusive pour demain, en abordant également la place des femmes dans l’Église. Toutefois, aucun progrès n’a été réalisé sur le célibat des prêtres, et aucune des 81 propositions qui devraient être tranchées en 2024 lors du prochain Synode des évêques ne porte sur cette question.

David Gréa a d’abord été prêtre pendant 17 ans, avant de faire le choix de se marier.

En 2023, du côté de l’Église catholique on estime que « Il ne s’agit pas d’un thème nouveau qui mérite d’être approfondi. » peut-on lire dans le rapport de la XVIe Assemblée du Synode des évêques publié le 28 octobre. Il n’en a cependant pas toujours été ainsi, le célibat des prêtres au sein de l’Église catholique latine n’étant devenu obligatoire qu’à partir du XIe siècle, au cours du Concile du Latran.