Élu au terme d’un scrutin qui l’a vu affronter des candidats béninois, burkinabè et tchadien, l’ingénieur de l’aéronautique civile a supplanté ce 27 septembre à Dakar au Sénégal, ses 06 concurrents en raflant 10 des 18 votes des 19 pays membres présents à la 74ème réunion extraordinaire du Comité des ministres de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar.
C’est Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, présidant la 74ème réunion extraordinaire du Comité des ministres de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar, qui en a fait l’annonce non sans émotion. Sur les six candidatures, c’est l’expérimenté et intègre gabonais, Prosper Zo’o Minto’o, qui l’a emporté. Une victoire méritée, et à la clé, un mandat de 4 ans durant lequel, son leadership devra, de nouveau, faire briller le savoir-faire du Gabon et l’institution composée de 19 États membres.
Le nouveau Directeur général de l’ASECNA, actuellement Directeur du Bureau régional de l’OACI pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, prendra officiellement ses fonctions le 1er janvier 2025 pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois. Il succède ainsi au Nigérien Mohamed Moussa.
Une campagne palpitante
En fait, c’est au terme d’une longue et passionnante campagne électorale qui l’aura tour à tour conduit, en compagnie du ministre gabonais des Transports, de la Marine marchande et de la mer, le capitaine de vaisseau Loïc Ndinga Moudouma, au Togo en Mauritanie, au Cameroun, au Congo, en Guinée équatoriale, ou encore en RCA que le Gabon et son candidat, Prosper Zo’o Minto’o, ont battu le rappel des troupes. Pas étonnant que le candidat de l’intégrité l’ait emporté au terme d’un scrutin palpitant à deux tours qui l’a vu battre à plates coutures ses suivants tchadien et burkinabè au second tour.
Ingénieur en électronique appliquée, triplement diplômé de l’Ecole nationale supérieure d’ingénieurs du Gabon, de l’Institut national des Sciences Appliquées de Toulouse et de l’Ecole nationale de l’aviation civile de Toulouse en France, Prosper Zo’o Minto’o a su convaincre ses pairs grâce à la dextérité de la diplomatie gabonaise emmenée par le chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Une diplomatie efficace
En effet, le pays est sur une rampe de lancement en vue de redynamiser son secteur aéronautique civile. Aussi le président de la République, entend-il se saisir de cette fenêtre pour aller à la conquête du ciel africain depuis le siège à Dakar. Aussi n’a-t-il pas hésité à appeler ses homologues de la CEMAC (communauté économique et monétaire d’Afrique centrale qui regroupe le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la RCA et le Tchad). C’est ainsi que le président congolais, Denis SASSOU NGUESSO, ne s’est pas embarrassé de scrupules pour encenser celui qu’il considère comme le candidat de la probité à la moralité sans faille. Cet accueil lui a également été réservé dans les autres capitales de la CEMAC, exception faite du Tchad qui a maintenu sa candidature alors que les autres avaient déjà fait bloc derrière le Gabonais.
Pour accompagner cet excellent travail de diplomatie du chef de l’Etat gabonais, il a fallu y associer le discret capitaine de vaisseau Loïc Moudouma Ndinga, ministre des Transports, qui a fait le déplacement jusqu’à Dakar, question de ne rien perdre de ce moment historique pour le Gabon et la Zone CEMAC. Ce dernier a pris son bâton de pèlerin pour battre campagne aux côtés de son compatriote avec un dynamisme inégalé.
Une vision partagée
Au final, la vision chère au Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, de faire du secteur aérien un pilier de la politique de développement du pays, a triomphé. Du coup, le Gabon prend la tête de l’ASECNA avec en ligne de mire son repositionnement sur la scène internationale en matière de diplomatie agissante.
Pour le promu du jour, «le Gabon s’engage à offrir l’expérience et l’expertise dont a besoin la communauté pour répondre aux défis actuels et futurs. Lesquels tournent autour de la sécurité des Etats membres, de la croissance du trafic aérien, des enjeux environnementaux, mais aussi de l’acquisition et de l’évolution des connaissances du personnel».■