Jusqu’alors, on ne voyait que des mains du Port autonome de Douala à travers la Régie du Terminal à containers et de l’Agence nationale des Normes et de la qualité ; désormais, l’implication de certains membres du gouvernement dont celui de la Santé, vient d’éclater au grand jour. Manaouda Malachie, le ministre de la Santé Publique du Cameroun, vient d’étaler son implication dans cet acharnement contre Sylvestre Ngouchinghe en levant le voile sur l’identité de certains commanditaires de ce vaste complot.

 

Dans une correspondance en date du 24 août 2023, intitulée « rappel à l’ordre », le ministre de la Santé publique fait savoir au Président-Directeur Général de la société CONGELCAM, Sylvestre Ngouchinghe, qu’une mission d’inspection et de contrôle du ministère de la Santé a séjourné à la Régie du Terminal à containers. Celle-ci, note la correspondance, « a fait état des températures de conservation non-satisfaisantes des produits importés » par la société CONGELCAM.

Face à cela, le ministre de la Santé va instruire une mission d’évaluation des capacités de conservation des chambres froides de la société ainsi que des prélèvements d’échantillon pour des analyses microbiologique et physico-chimique des produits halieutiques importés par la société de l’homme d’affaires. D’après le ministre dans s correspondance, l’entreprise aurait refusé de se soumettre à cette inspection.

Chantage et harcèlement

 

«En rappel à la législation alimentaire aux articles 8 et 20 de la loi de 2018 portant loi-cadre sur la sécurité sanitaire des aliments, vous êtes tenu de vous soumettre sous huitaine, au contrôle et  l’inspection de vos installations et des produits alimentaires mis à la consommation humaine sous peine de sanctions administratives et/ou pénales », menace le ministre de la Santé publique.

Pourtant, l’opinion publique a été prise à témoin que c’est la Régie du Terminal à containers qui a opposé une fin de non-recevoir quant à l’inspection sanitaire proposée par CONGELCAM. Face à la presse lundi 5 juin dernier à Douala, le groupe Congelés du Cameroun, représenté par son directeur général adjoint, Désiré Tchoumtchoua et ses conseils réitéraient leurs exigences sur l’inspection sanitaire des cargaisons de poissons bloquées au port de Douala ; celle-ci devait permettre de déterminer la qualité de ces containers.

Mauvaise foi

La société CONGELCAM en ce qui la concerne, obtient au départ pour les produits qu’elle met sur le marché camerounais avant l’embarquement, tous les certificats vétérinaires et sanitaires attestant de la bonne qualité des produits des organismes compétents auprès des pays d’embarquement et des fournisseurs. Aussi rappelle-t-elle que l’Agence des normes et de la qualité intervient dans le processus de contrôle de la qualité avant tout embarquement en direction du Cameroun.

 

Manaouda Malachie, le ministre de la Santé Publique du Cameroun

 

Plus grave, s’agissant de la responsabilité sur les avaries, selon les dispositions de la Convention des Nations Unies sur le transport de marchandises par mer de 1978, l’article 4 qui traite de la responsabilité des transporteurs stipule à l’alinéa 1 que «dans la présente Convention, la responsabilité du transporteur en ce qui concerne les marchandises, couvre la période pendant laquelle les marchandises sont sous sa garde au port de chargement, durant le transport et au port de déchargement ».

 

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Dispositions légales internationales

 

À l’alinéa 2, la Convention est plus précise. «Aux fins du paragraphe 1 du présent article, les marchandises sont réputées être sous la garde du transporteur : (…) A partir du moment où celui-ci les prend en charge des mains du chargeur ou d’une personne agissant pour son compte; ou d’une autorité ou autre tiers auquel les marchandises doivent être remises pour expédition, conformément aux lois et règlements applicables au port de chargement; jusqu’au moment où il en effectue la livraison en remettant les marchandises au destinataire; ou dans les cas où le destinataire ne reçoit pas les marchandises du transporteur, en les mettant à la disposition du destinataire conformément au contrat ou aux lois ou aux usages du commerce considéré applicables au port de déchargement; ou en remettant les marchandises à une autorité ou autre tiers auquel elles doivent être remises conformément aux lois et règlements applicables au port de déchargement.

Contrôle et inspection en amont et aval

 

«L’inspection n’est pas une faveur. C’est l’inspection qui devrait établir les responsabilités en cas de putréfaction. Ce n’est donc pas CONGELCAM qui bloque ses containers au port pour empêcher les autres importateurs d’importer comme nous l’avons lu dans certains tabloïds, ce sont les fonctionnaires de la RTC qui ne veulent pas que CONGELCAM fasse l’inspection pour pouvoir séparer les bons conteneurs de ceux qui ne le seraient pas», assénait l’entreprise.

 

CONGELCAM, grand importateur de produits congelés du Cameroun

 

De plus, l’Agence des normes et de la qualité (ANOR), se charge du contrôle avant embarquement des marchandises à destination du Cameroun dans les ports d’embarquement au travers du Programme d’évaluation de la conformité avant embarquement (PECAE). Via la Société générale de surveillance (SGS), l’Anor délivre une attestation de conformité des produits à l’embarquement, et un certificat de conformité à l’enlèvement des produits au port avant les formalités douanières.

Au ministère de l’Elevage, l’on se souvient encore aujourd’hui, que c’est la société CONGELCAM qui a sollicité les inspections sanitaires préalables de ces cargaisons, contre la volonté des responsables du PAD, craignant de devoir dédommager l’importateur à hauteur de plusieurs milliards de FCFA pour négligence de ses produits.

Le coupable est connu

En tout état de cause, si des containers sous la responsabilité de la RTC, stationnés sur les quais du port autonome de Douala, présentent des avaries ou des températures anormales, il appartient, selon la législation maritime internationale, à la Régie d’en assumer l’entière responsabilité.

En fait, c’est depuis que l’importateur a constaté la présence d’un grand nombre d’avaries au début des enlèvements, qu’il a exigé qu’une inspection préalable soit effectuée sur tous les containers. Ce à quoi la RTC va opposer une fin de non-recevoir inexpliquée. Mais, l’homme d’affaires ne s’est pas arrêté là. Il va obtenir l’enlèvement sous palan de ses cargaisons de produits. Ce qui va courroucer la RTC, mise à l’écart des opérations de manutentions. Toutes choses qui vont amener ses responsables à contacter des renforts en vue de faire tomber Sylvestre Ngouchinghe.

 

Sylvestre Ngouchinghe

Sylvestre Ngouchinghe, Homme d’Affaires, PDG de CONGELCAM

Hypocrisie, incompétence et rébellion

Du coup, la demande d’inspection sanitaire des installations et des cargaisons de CONGELCAM transpire le chantage, l’acharnement et le harcèlement sur fonds de complot dont les commanditaires sont déjà démasqués. Car, des investigations menées par CONGELCAM au moment de la découverte effroyable des avaries dans ses containers, ont amené l’entreprise « à constater  que plusieurs containers  restaient des jours, voire des semaines, non branchés sur des prises. Faisant baisser drastiquement la courbe des températures initiales et entrainant la rupture de la chaine de froid.

Le coupable des baisses de températures est connu. Mais la myopie du ministère de la Santé inquiète. Car, il se trouve que depuis février 2023, indique l’homme d’affaires, la RTC s’est dérobée de ses obligations en prenant sur elle de faire débarquer des containers de produits halieutiques qu’elle ne branche pas par la suite, accélérant ainsi leur détérioration.

Une réunion de sortie de crise, convoquée par le chef secteur des Douanes en présence de la RTC, des responsables régionaux des Ministères de l’Elevage, des Pêches et des industries animales ; de la Santé publique, des transporteurs maritimes et des services de l’Environnement, a intimé l’ordre à la RTC de laisser l’opérateur inspecter les containers en mai. Mais, la RTC ne va pas obtempérer aux résolutions qui lui enjoignent de laisser l’importateur procéder à l’inspection sanitaire des containers avant enlèvement. Au point de découvrir aujourd’hui que les containers de poisson importé par CONGELCAM ont des soucis.

 

Pierre Bosk, envoyé spécial de Grogne d’Afrique à Yaoundé.

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Presse 1026