L’Afrique est un vaste continent où des centaines de langues sont parlées et des centaines de peuples et ethnies cohabitent. Cependant on peut distinguer l’Afrique du Nord et l’Afrique sub-saharienne pour l’essentiel mais aussi l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique australe et enfin un territoire couvrant l’Egypte et le Soudan actuel, dans la corne de l’Afrique. L’histoire africaine est difficile à établir car les sources écrites sont peu nombreuses et souvent d’origine étrangère. Elles proviennent soit des marchands arabes soit des découvreurs portugais ou plus tard des colons européens. En Afrique, la tradition orale est très importante mais les sources orales varient au fil du temps et elles n’ont été consignées par écrit que très tard, essentiellement par les Européens. Enfin la difficulté vient aussi du fait que les fouilles sont parfois difficiles à cause des nombreuses guerres qui persistent dans différentes régions du continent.

  • L’Afrique, berceau de l’humanité.

L’histoire de l’Afrique commence avec l’apparition de l’espèce humaine dans la corne de l’Afrique, il y a environ 2,5 millions d’années. Le continent est considéré comme le berceau de l’humanité car c’est à partir de là que l’homme moderne c’est-à-dire l’homo sapiens s’est entendu sur le reste du globe. On estime que cette migration a eu lieu il y a 200 000 ans. Vers la fin de la Préhistoire, le Sahara qui était alors formé de grands lacs et de prairies devient aride et coupe l’Afrique en deux conduisant à des évolutions historiques distinctes entre le Nord et le Sud. A la période historique, la civilisation de l’Egypte antique se développe le long du Nil et l’Afrique du Nord, rive Sud de la Méditerranée, connaît l’influence des Phéniciens, des Grecs et des Romains.

L’Afrique sub-saharienne voit naître ses propres civilisations. A compter de 3000 av. J-C, l’expansion bantoue repousse les peuples Khoïsan, orienté globalement vers le Nord puis vers le Sud jusqu’à l’Afrique australe. L’expansion bantoue explique la carte ethno-linguistique actuelle de la zone sub-saharienne.

Bien que l’Afrique soit la terre d’origine de toute l’humanité, le continent a toujours souffert d’une mauvaise image. Ainsi déjà dans la Bible on peut lire que les peuples africains descendent de Sham, le fils maudit de Noé, car il avait vu son père ivre. Par la suite on a méprisé les peuples africains estimant qu’ils étaient eux aussi maudits et incapables de développer une civilisation florissante, ni aucun art. Pourtant, on trouve de beaux exemples de civilisations sur le continent aussi bien dans la corne africaine avec les royaumes de Koush et d’Aksoum qu’en Afrique de l’Ouest avec les royaumes de Nok et du Mali. Ce ne sont que quatre exemples de la grande richesse culturelle africaine.

  • Le royaume de Koush.

Le royaume de Koush s’étend sur trois périodes, nommées d’après les successives capitales : Kerma, Napata et Méroé. Le royaume de Koush trouve ses origines dans les cultures néolithiques qui se développent dans le couloir du Nil du Soudan actuel et de la Nubie égyptienne. Les koushites seront appelés Ethiopiens par les Grecs. Les royaumes de Kerma vont du XXVe siècle au XVIe siècle av. J-C. Puis on passe à la domination égyptienne qui va du XVIe siècle au XIIe siècle av. J-C, ce qui détruit le royaume de Kerma. Au VIIIe siècle avant notre ère apparaît le royaume de Napata. Situé dans le Soudan actuel, le royaume dispose de nombreux atouts : de nombreux gisements exploitables de cuivre et d’or et l’agriculture y est possible le long du Nil selon les mêmes modalités qu’en Egypte auxquelles on ajoute les pluies hivernales sahéliennes facilitant le pastoralisme. Les flux commerciaux sont nombreux et lucratifs. La société s’organise et se complexifie. Sous le règne du roi Kachta on assiste à la conquête de la Basse Nubie puis de la Haute Egypte. Ainsi au VIIIe siècle avant J-C les pharaons sont d’origine nubienne, plus précisément du royaume de Napata. Durant sept décennies on assiste au phénomène nommé plus tard comme les pharaons noirs. Ces pharaons sont des adorateurs du dieu Amon de Napata. Cette période marque l’apogée du royaume de Napata qui prendra fin dans la seconde moitié du VIIe siècle av. J-C avec la conquête de l’Egypte par les Assyriens. A partir du VIe siècle av. J-C jusqu’au IVe siècle se reconstitue un second royaume de Napata qui suite à la perte de sa suzeraineté en Egypte développera son influence et sa culture de manière de plus en plus autonome. La poussée des Assyriens et des Perses qui veulent conquérir le Sud de l’Egypte et l’assèchement des terres autour de Napata amène le royaume à transférer la capitale à Méroé et ouvre une nouvelle période. La culture méroïtique se développe dans toute la vallée du Nil. Sur le site archéologique de Sedeinga (Soudan actuel) on trouve de nombreux objets et aussi une stèle nommée stèle d’Ataqeloula où apparaissent des écritures dont on pense qu’elles sont antérieures aux hiéroglyphes égyptiens. On y voit aussi des traces de couleur notamment du bleu ce qui est rarissime. Ce site a mis en lumière aussi une chapelle funéraire, sur son linteau,  on voit une déesse aux traits africains. Les Koushites bâtissaient eux aussi des pyramides mais beaucoup plus petites et pentues que les égyptiennes. Grâce aux fouilles on a pu constater qu’au contraire de ce qui se passait en Egypte, la société koushite était matriarcale.

  • Le royaume d’Aksoum.

Le royaume d’Aksoum s’est développé à partir du Ie siècle av J-C avant notre ère existera jusqu’au IXe siècle. Il  se situe dans une zone clé, près de la mer Rouge, au carrefour de la Méditerranée et la route des Indes. Les rois d’Aksoum ont développé le commerce comme l’atteste leur monnaie qu’ils frappaient dès le IIIe siècle. Le royaume d’Aksoum étend son hégémonie sur le royaume de Koush, alors en déclin. A son apogée le royaume d’Aksoum s’étendait sur la plus grande part de l’Erythrée actuelle, le Nord de l’Ethiopie, Djibouti, la Somalie, une partie du Soudan, de l’Egypte et de l’Arabie du Sud et était considéré par le prophète persan Mani au IIIe siècle comme l’une des quatre grandes puissances de son époque aux côtés de la Perse, de Rome et de la Chine. Sous le roi Ezana (320-360) Aksoum devient le premier grand empire à se convertir au christianisme. La légende dit aussi que l’Arche d’alliance se trouve à Aksoum rapportée par Ménélik, le fils naturel de la reine Makeda, plus connue comme la reine de Saba, et du roi Salomon.

On trouve de nombreuses ruines antiques à Aksoum et ses alentours. Le site d’Aksoum a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1980 pour ses obélisques. Le plus grand toujours en place mesure 23 mètres. A quelques kilomètres on trouve le site de May Hedja où se trouvent des stèles qui marquaient l’emplacement des tombeaux des souverains. Près de deux cents stèles et obélisques ont été mis à jour. Un des plus grands obélisques est celui rendu par l’Italie en 1985 et qui sous Mussolini avait été amené à Rome en 1937. En face du site de May Hedja, dans une enceinte, on trouve des piliers et douze sièges de pierre, le Ménagésha, lieu de couronnement royal et des conseils et assemblées de justice. Dans cette même enceinte on peut voir les ruines de la basilique initiale de Maryam Sion, premier édifice chrétien éthiopien érigé vers 321 sous le règne d’Ezana. En ce qui concerne la langue, l’amharique qui était déjà parlé dans l’Antiquité est toujours la langue maternelle de 29 millions d’Ethiopiens.

  •  Le royaume de Nok.

Le royaume de Nok se trouvait sur le territoire du Nigéria actuel. Il a été fondé vers 1000 av. J-C et disparaîtra en 300 av. J-C. Le royaume s’étendait sur environ 48 000 km2. Ce peuple était célèbre pour la beauté de ses sculptures en terre cuite qui représentent souvent des humains dotés de coiffures élaborées, la production d’outils en métal ainsi que pour son système judiciaire évolué. Les Noks sont les premiers en Afrique subsaharienne à avoir représenté la performance musicale sous forme de figurines. Le royaume de Nok est l’une des plus vieilles civilisations d’Afrique de l’Ouest mais elle est très mal connue à cause du manque de sources.

La désertification progressive du Sahara provoque des déplacements de population en particulier chez les sédentaires vivant de l’agriculture. Au milieu du IIIe millénaire les habitants du Ténéré migrent vers le Sud et s’installent dans une zone proche du fleuve Niger. Ils maîtrisent les techniques de la poterie et de la métallurgie du fer. La culture Nok est la première attestée à travailler le fer en Afrique de l’Ouest.

En 300 avant notre ère le royaume de Nok disparaît mais on en ignore les raisons. La civilisation d’Ifé lui succède mais disparaîtra à son tour pour laisser place à l’émergence de l’Empire du Mali qui va du XIIIe au XVIe siècle.

  • L’Empire du Mali.

L’Empire du Mali, empire fédéral basé plutôt sur un pacte qu’une conquête. Il s’agit du Manden Kouroufaba. Le Mande, est le pays mandingue. Il s’étend dans la vallée du Niger et couvre plusieurs pays actuels. C’est un royaume fédéral qui en 1250 se dote d’une constitution. La fédération avait été créée afin de favoriser le commerce et établir une protection réciproque entre les divers membres. L’Empire du Mali était une confédération constituée des états tributaires et des provinces, ces dernières étant dirigées par des gouverneurs appelés Farins ou Farba et il y avait un vizir qui assumait les fonctions de premier ministre. L’Empereur était secondé par un conseil des anciens. Toutes les décisions politiques et administratives sont prises en conseil. A partir du XIVe siècle la fédération développe une politique de conquête et elle s’agrandit. Au XIVe siècle l’Empire du Mali est le deuxième plus grand empire après celui des Mongols et va de l’Adrar des Ifoghas à l’estuaire de Gambie. Sur le plan économique l’Empire était devenu prospère grâce aux mines d’or, qui fournissent la moitié de l’or mondial  du vieux Monde.

Le cuivre et un grand commerce transsaharien. Cette prospérité entraîna l’essor de villes telles que Oulata, Tombouctou, Djenne ou Niani. Tombouctou était une ville particulièrement importante par sa position géographique. Elle connaissait un grand rayonnement culturel et religieux et elle abritait une université coranique ainsi qu’une grande mosquée. Au XVe siècle s’amorce le déclin de l’Empire qui est attaqué par les Touaregs qui brûlent Tombouctou en 1431. Un peu plus tard en 1464, un état du nord, le Songhaï, fait sécession. De la fin du XVe siècle au XVIIe siècle, l’Empire se réduit à ses dimensions d’origine. Le déclin est aussi dû à l’usage des routes maritimes le long de la côte et l’établissement de comptoirs par les Portugais ce qui entraîne le déclin des routes du Sahara et de villes comme Tombouctou. Par ailleurs, la rentabilité croissante du commerce des esclaves au détriment des autres produits appauvrit peu à peu l’Empire.

  •  En Afrique australe.

On a découvert au Sud du Zimbabwe actuel, dans un site nommé Grand Zimbabwe  des tours et des murs d’enceinte médiévaux comparables aux constructions européennes de la même époque, autour du XIIIe siècle. On a longtemps remis en cause la capacité des populations noires à faire de telles constructions. Cependant maintenant on est sûr que cette cité a été du XIIIe au XVe le centre du royaume du Zimbabwe qui s’étendait entre le Zimbabwe actuel et le Mozambique actuel. A son apogée on estime que la ville abritait 18 000 habitants. Les fondateurs du Grand Zimbabwe sont le peuple Shona qui s’y implante au XIe siècle. Le site fut un lieu de commerce et les fouilles ont mis au jour des perles de verre et des fragments de porcelaine chinoise et persane ainsi que de l’or et des monnaies arabes. Vers 1450 le Grand Zimbabwe fut abandonné parce que l’arrière-pays ne suffisait plus à nourrir les habitants trop nombreux et aussi en raison du déboisement.  Au XXe siècle, l’apartheid sévissait aussi au Zimbabwe jusque dans les années 1980, de ce fait de très nombreux objets d’art trouvés dans les sites dans les années 1930 ont été cachés jusqu’aux années 2000. Au XXIe siècle peu à peu on met en valeur ces objets pour la plupart en bois recouverts d’or et en ivoire.

L’Afrique, vaste continent ayant souffert d’un désintérêt pendant très longtemps, nous offre une richesse culturelle très variée selon les influences et les contacts auxquels elle a été soumise. Les diverses fouilles qui se poursuivent mettent en valeur le patrimoine africain longtemps délaissé avec la seule exception de l’Egypte. Aussi bien dans la corne africaine avec les royaumes d’Aksoum et de Koush qu’en Afrique de l’Ouest, avec les exemples de Nok et de l’empire du Mali et en Afrique australe avec le Grand Zimbabwe nous voyons l’essor et le rôle essentiel qu’a joué l’Afrique depuis l’Antiquité. La tendance actuelle étant de rendre les objets d’art aux pays d’origine, certains pays africains ouvrent des musées et mettent en valeur leur riche patrimoine.■

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