Madagascar traverse une nouvelle crise politique majeure. Après plusieurs semaines de manifestations violemment réprimées, le pays est désormais plongé dans une situation d’incertitude autour du président Andry Rajoelina, dont l’absence prolongée a alimenté les rumeurs d’un possible coup d’État.
Une contestation populaire sans précédent
Depuis la fin du mois de septembre, la « GenZ Madagascar » — un mouvement principalement composé de jeunes — est descendue massivement dans les rues pour dénoncer la dégradation des conditions de vie. Les manifestants réclament l’accès à des services essentiels tels que l’eau, l’électricité et une éducation de qualité. Ces protestations ont dégénéré en affrontements meurtriers : plus d’une vingtaine de personnes auraient perdu la vie, selon plusieurs sources.
Face à cette colère populaire, le président Andry Rajoelina avait appelé au calme, demandant du temps pour « régler la situation ». Mais quelques jours après cette déclaration, le chef de l’État a disparu de la scène publique, attisant les craintes d’un vide politique et de manœuvres militaires.
Le mystère autour de la disparition du président
Alors qu’il devait s’adresser à la nation, Andry Rajoelina est soudainement devenu injoignable. La ministre de la Sécurité publique, Mandimbin’ny Aina Randriambelo, a confirmé à l’agence Reuters que le président était « introuvable ». Selon des informations rapportées par Radio France internationale (RFI), il aurait été évacué dimanche dernier à bord d’un hélicoptère vers l’île Sainte-Marie, avant d’embarquer dans un avion militaire français en direction de La Réunion, puis vers une destination encore inconnue.
Cette fuite présumée, évoquée au conditionnel par les médias, a immédiatement relancé les spéculations sur une éventuelle tentative de coup d’État. Interrogé sur le sujet lors d’un déplacement en Égypte, le président français Emmanuel Macron a refusé de confirmer l’information, tout en exprimant sa « grande préoccupation » pour la situation à Madagascar.
Une réapparition virtuelle et un appel à la Constitution
Lundi 13 octobre, après plusieurs jours de silence, Andry Rajoelina est finalement réapparu via une allocution diffusée en direct sur les réseaux sociaux — mais non relayée par la télévision publique malgache, occupée par des militaires au cours du week-end. Le président s’est exprimé depuis un « lieu sûr », affirmant avoir été victime d’une « tentative de meurtre » orchestrée, selon lui, par « un groupe de militaires et de politiciens ».
« Il n’y a qu’une seule issue pour résoudre ces problèmes, c’est de respecter la Constitution en vigueur dans le pays », a-t-il déclaré, rejetant ainsi les appels à sa démission formulés par les manifestants. Se voulant conciliant, il a ajouté ne nourrir « ni tristesse ni rancœur » envers ses agresseurs présumés et a dit « ouvrir la porte au dialogue » pour sortir de la crise.
L’Union africaine met en garde contre un changement anticonstitutionnel
Face à la montée des tensions, le Conseil de sécurité de l’Union africaine (UA) a publié un communiqué rejetant « catégoriquement toute tentative de changement anticonstitutionnel du gouvernement dans le pays ». L’organisation panafricaine a exhorté les forces armées malgaches à « s’abstenir de toute ingérence dans les affaires politiques » et à préserver l’ordre constitutionnel.
Une population au bord de la rupture
Cette nouvelle crise intervient dans un contexte socio-économique extrêmement difficile. Selon la Banque mondiale, près de 80 % des 32 millions d’habitants de Madagascar vivent avec moins de 15 000 ariary par jour, soit environ 2,80 euros. L’instabilité politique chronique risque d’aggraver la situation, notamment en compromettant les financements internationaux, comme l’a rappelé Andry Rajoelina dans son discours.
Réélu en 2023 pour un second mandat de cinq ans lors d’un scrutin boycotté par l’opposition, le président malgache doit désormais faire face à une double crise : une révolte sociale profonde et une contestation militaire grandissante. Alors que le pays attend des signes d’apaisement, le flou persiste quant à l’emplacement exact du chef de l’État et à la véritable nature des événements qui ont conduit à sa fuite présumée.
Madagascar, déjà marqué par les fractures politiques de son histoire récente, se retrouve une fois encore à la croisée des chemins — entre le risque de basculer dans le chaos et la possibilité d’une réconciliation nationale fondée sur le dialogue et la légalité constitutionnelle.
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