Des chiffres bien faramineux..Les îles africaines ont globalement réalisé les plus beaux chiffres de leur histoire du tourisme en 2019, avec plus de 3,1 millions de visiteurs et près de 3,3 milliards d’euros de recettes. Plongées dans l’agonie durant ces dernières années pandémiques, elles jouent désormais les cartes de leur renaissance touristique, à coup de stratégies parfois agressives. Explications.

 

 

Au cœur de la bataille planétaire pour tourner la page du Covid-19 et faire face aux effets collatéraux du conflit russo-ukrainien dont l’inflation est la plus criarde, les îles africaines -ces stars du tourisme sur le continent- passent à l’action. Alors que les Nations Unies tablent sur un retour à la normale en 2024 pour les économies dépendantes du tourisme, la Banque africaine de développement (BAD), dans ses dernières perspectives, prévoient une croissance du PIB se rapprochant des 6% en 2022 et 2023, pour 50% des îles continentales, grâce aux mesures et stratégies adoptées au niveau national. Elles progresseront ainsi vers leurs performances pré-pandémie.

Au nombre de six, ces nations insulaires souveraines ont en effet globalement connu un record historique en 2019 -selon les chiffres de la base Données mondiales- cumulant 3 172 000 arrivées touristiques et près de 3,3 milliards d’euros de recettes. Pour retrouver ces niveaux plombés au cours des deux dernières années, les îles africaines ratissent large, misant sur cette période estivale, haute saison de voyage par excellence.

Maurice : exit les barrières !

Après plus d’un an deux ans de mesures strictes anti-covid entraînant une longue fermeture des frontières, l’île baisse désormais la garde. Le 1er juillet, Maurice – a supprimé toutes les restrictions de voyage, y compris le test de dépistage de Covid-19 pour les voyageurs non vaccinés. Ces mesures entrent dans le cadre du plan de relance sectoriel piloté par le ministère de tutelle et financé à hauteur d’environ 8,8 millions d’euros. Objectif : doper les revenus touristiques. « Je suis persuadé que la reprise après la pandémie est en bonne voie. L’assouplissement des mesures sanitaires stimulera davantage les réservations pour le second semestre de 2022 », a déclaré le directeur de l’Autorité du tourisme mauricien, Arvind Bundhun lors d’une sortie médiatique.

Ici, le tourisme représente près de 24% du PIB et le plan stratégique national vise 2 millions de visiteurs d’ici 2030. L’île était bien partie pour réaliser cet objectif avant l’échéance, puisqu’en 2019, elle était déjà à 1,42 million de touristes, pour 1,81 milliards d’euros. Ces chiffres ont été divisés par quatre pendant la crise sanitaire.

Cette année, les autorités mauriciennes tablent sur 1 million d’arrivées touristiques. Ce qui serait une véritable remontada après 316 000 touristes pour 453,51 millions d’euros de recettes en 2020 et la dégringolade à 179 780 visiteurs accueillis en 2021. En collaboration avec les différents acteurs du secteur, l’île a lancé une opération de séduction pour accueillir le maximum de touristes cet été. Sur le marché s’observe notamment un boom de voyage des noces. Un tour opérateur français rapporte une hausse des réservations de 82% par rapport à la même période avant la pandémie.

Cap-Vert : l’archipel d’Afrique de l’Ouest maximise

Archipel de dix îles situé au large des côtes sénégalaises, le Cap-Vert doit 22% de son PIB au tourisme qui représente également la première source de devises. Destination prisée des voyageurs européens, ce joyau naturel de l’Océan Atlantique a vu ses arrivées touristiques chuter à 180 000 visiteurs en 2020 pour 147,96 millions d’euros de recettes, contre 758 000 touristes pour 506,48 millions d’euros de revenus en 2019.

En février dernier, le gouvernement a alloué une enveloppe de 20 millions d’euros à l’horizon 2026 dans le cadre du Fonds social de durabilité du tourisme. L’objectif étant de booster l’attractivité de l’archipel. Parallèlement, quelques opérateurs hôteliers poursuivent leur expansion sur ce marché ouest-africain dominé par le business portugais. D’ailleurs, Oasis -groupe hôtelier basé à Lisbonne- a inauguré début juillet son cinquième établissement au Cap-Vert. En outre, le pays travaille actuellement sur un projet de rénovation de ses musées liés à la mer grâce à un financement de 110 000 euros apporté par l’Union européenne (UE).

Alors que le Covid-19 avait plongé les acteurs du tourisme dans une situation extrêmement difficile, l’économie cap-verdienne doit composer avec la guerre en Ukraine qui a favorisé l’inflation actuellement à 8%. Fin juin, les autorités ont déclaré un état d’urgence économique. Toutefois, le gouvernement tente de rassurer, misant sur cette saison estivale. Pour maximiser leur potentiel, la gestion des aéroports de l’archipel a récemment été confiée au groupe français Vinci.

Les Seychelles, cap sur le tourisme culturel

Premier pays africain classé par la Banque mondiale parmi les pays à revenu élevé et l’un des rares qui se démarquent dans les classements sur la liberté économique, les Seychelles sont un archipel de 115 îles et moins de 97 000 habitants. Avant Covid, la nation insulaire souveraine recevait quatre fois l’équivalent de sa population, soit 428 000 touristes pour plus de 552 millions d’euros en 2019. En plein feu de la crise sanitaire, ces résultats sont passés à 124 500 touristes pour près de 200 millions d’euros de recettes en 2020.

Pour relever la pente instaurée par les récentes crises, l’archipel a également allégé ses restrictions de voyage, maintenant toutefois le test PCR pour les voyageurs non vaccinés. Bien que mieux lotis en termes de performance récente que les autres îles africaines, les Seychelles cherchent à diversifier leur industrie en développant le tourisme culturel. Le pays a encaissé à cet effet l’an dernier, un financement de plus de 70 000 dollars de l’UNESCO. Interrogé sur le sujet par nos confrères d’Euronews, le ministre des Affaires étrangères et du Tourisme, Louis Sylvestre Radegonde, affirmait : « Je suis déterminé à soutenir la relance du tourisme aux Seychelles. Plus que jamais, l’industrie du tourisme aux Seychelles évoluera dans un environnement compétitif ».

Parmi les destinations phares des Français cet été selon des données du secteur, les Seychelles constituent par ailleurs un marché sur lequel les opérateurs hôteliers notamment misent sans hésiter, même quand c’est pour faire dans le luxe. L’année prochaine notamment, l’archipel d’Afrique de l’Est devrait accueillir un palace de la filiale de LVMH.

Madagascar : la Grande Île en mode new strategy

Souvent qualifiée de « sanctuaire de la nature » pour la richesse de sa faune et de sa flore, Madagascar, à l’instar des économies conscientes de leur potentiel, rêve d’un renouveau touristique. Et ce, après la dégringolade des résultats à 87 100 touristes pour 176,85 millions d’euros en 2020, contre les records de 486 000 touristes pour 849,49 millions d’euros en 2019.

Optimiste suite au trend observé sur les premiers mois de l’année, le ministère du Tourisme prévoit que les visiteurs venant de France, d’Allemagne et d’Afrique du Sud -principaux pays-sources- atteignent 70% du total des touristes au mois de juillet. Mais en plus, la Grande île déploie actuellement un nouveau plan de relance sectoriel ciblant les pays du continent africain, ainsi que l’Inde et l’Europe de l’Est. Cela permettra de diversifier les marchés émetteurs et garantir un certain niveau de performance.

Connu pour son succès dans le tourisme de croisière, Madagascar entend également progresser sur ce segment, comptant notamment sur le label « Safe Travel stamp », octroyé récemment à la Grande île par le Conseil Mondial du Voyage et du Tourisme (WTTC) et reconnaissant la qualité de  ses protocoles d’hygiène appliqués aux métiers du tourisme. Depuis mars dernier par ailleurs, l’Office national du tourisme de Madagascar a un nouveau président en la personne de Jonah Ramampionona pour un mandat de deux ans. Il aura une importante responsabilité dans les résultats attendus des efforts déployés par le pays.

Les Comores : devenir une destination phare dans l’Océan indien

Situé dans l’Océan indien, au nord du canal du Mozambique et au nord-est de Madagascar, les Comores sont un petit archipel de quatre îles et 1,07 million d’habitants. Les autorités veulent en faire une destination touristique phare dans la région en s’appuyant notamment sur la qualité de ses plages, ses lagons et son karthala dont le cratère est le plus grand des volcans dans le monde. C’est la piste tracée par le plan émergence 2030 du président Azali Assoumani dans lequel le tourisme est pensé en catalyseur.

Le chemin, cependant, pourrait être long. En effet, les Comores constituent l’une des rares économies insulaires souveraines dont les perspectives de croissance restent très faibles, autour des 2,4%. Rappelons que celle-ci a été lourdement plombée par le cyclone Kenneth entre 2017 et 2019. Alors que le record d’arrivées touristiques était de 45 100 visiteurs étrangers pour 64,94 millions d’euros de revenus en 2019, seuls 7000 touristes ont foulé le sol comorien pour environ 16,2 millions d’euros en 2020.

En mai dernier, les Comores ont accueilli les huitièmes assises du tourisme responsable et durable, témoignant de leur volonté de tracer un sillon spécifique sur le grand marché régional.

Sao Tomé et Principe, joyau d’Afrique centrale en quête de rayonnement

Avec ses 211 000 habitants, la République démocratique de Sao Tomé et Principe est, à plusieurs titres, considérée comme le joyau naturel de l’Océan Atlantique. Surnommée « île Chocolat » pour sa richesse en cacao, cette île  -située dans le golfe de Guinée, non loin des côtes du Gabon et de la Guinée équatoriale- est traditionnellement une île agricole plus que touristique. Mais cet exportateur de matières premières agricoles commence à réveiller sa fibre touristique depuis que les récentes crises bouleversent les chaînes d’approvisionnement. « Le secteur du tourisme est sans aucun doute l’un des piliers importants pour la croissance de l’économie nationale et son développement représente l’un des principaux objectifs à atteindre par le Gouvernement », a déclaré lors d’une récente sortie médiatique le Premier ministre Jorge Bom Jesus.

La curiosité des touristes internationaux friands de nouvelles découvertes en Afrique et les efforts consentis par les opérateurs santoméens ont permis à l’île de connaître un boom en 2019 avec 34 900 visiteurs pour plus de 63 millions d’euros de revenus, soit environ 5% des recettes touristiques internationales d’Afrique centrale.

De manière générale, les analystes se montrent assez optimistes quant à l’essor prochain du tourisme dans cette île où le nouveau président, Carlos Vila Nova, élu en septembre 2021 est à la base un magnat de l’industrie du tourisme.

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