Il n’y a peu voire pas de symptôme d’une pression oculaire élevée de manière chronique. Des nausées, des douleurs ou des vomissements peuvent parfois se manifester en cas d’élévation brutale ou très forte de la tension oculaire. Pourtant, la pathologie est à prendre au sérieux du fait de ses conséquences sur la vision.
Qu’est-ce que l’hypertension oculaire
C’est une pathologie qui concerne environ 4 à 7 % de la population et sa fréquence augmente avec l’âge.
« L’hypertension oculaire se caractérise par une augmentation de la pression exercée par l’humeur aqueuse qui est le liquide situé entre la cornée et le cristallin, explique le Dr Cédric Lamirel, ophtalmologue à l’hôpital Fondation Rothschild. Ce liquide se renouvelle toutes les deux à trois heures. Cette hypertension oculaire provient d’une mauvaise évacuation de l’humeur aqueuse.
Qui est concerné ?
Fréquente après 40 ans, l’hypertension oculaire constitue le premier facteur de risque de glaucome. Prise à temps, elle peut heureusement être efficacement maîtrisée à condition d’effectuer des contrôles réguliers.
Comment se mesure l’hypertension oculaire ?
La pression intra-oculaire se mesure en millimètres de mercure (“mmHg”) chez un ophtalmologiste. La mesure de la pression se fait toujours à travers la cornée et doit s‘interpréter en fonction de l’épaisseur centrale de la cornée.
La mesure de la pression oculaire
« Dans la plupart des cas, l’appareil utilisé pour mesurer cette pression est le tonomètre à air pulsé, poursuit le spécialiste. Il projette un jet d’air sur la cornée créant une déformation temporaire. La valeur de la pression intraoculaire est obtenue par la mesure de la pression du jet d’air nécessaire à aplanir la cornée. Il n’y a pas de contact avec la cornée et donc pas d’anesthésie nécessaire ».
L’utilisation du tonomètre à aplanation
Autre option : le tonomètre à aplanation qui nécessite l’utilisation de collyre anesthésique au préalable. « Une fois anesthésié, l’appareil de mesure vient au contact direct de la cornée pour aplanir temporairement la cornée et mesurer la pression intraoculaire. C’est la méthode de référence ».
La palpation bi-digitale de l’oeil
Enfin, la palpation bi-digitale de l’œil à travers les paupières fermées permet d’estimer grossièrement s’il existe une forte hypertonie oculaire ou pas : elle n’est utilisée que chez les patients qui ne peuvent pas être installés devant les appareils de mesures de l’ophtalmologiste.
Interprétation de la pression oculaire
« La pression oculaire est normale entre 10 et 21 millimètres de mercure, mais ce chiffre peut varier avec l’âge du sujet, la position du patient, l’épaisseur de la cornée ou encore selon les heures du jour ou de la nuit. Elle doit être à peu près égale dans les deux yeux », ajoute l’opthalmologiste. Au-delà de 21 mmHg, il y a hypertonie oculaire.
Symptômes et causes d’une tension oculaire élevée
Les symptômes de la tension oculaire
Des nausées, des douleurs ou des vomissements peuvent parfois se manifester en cas d’élévation brutale et très forte de la tension oculaire.
La plupart du temps, il n’y a peu voire pas de symptôme d’une pression oculaire élevée de manière chronique. Pourtant, la pathologie est à prendre au sérieux du fait de ses conséquences sur la vision.
« Lorsque la pression est trop élevée, elle peut entrainer une détérioration des fibres du nerf optique ce qui constitue le glaucome, rappelle notre interlocuteur. Cette maladie de l’œil entraîne une amputation progressive du champ visuel pouvant aller jusqu’à la cécité si elle n’est pas détectée à temps. Le risque de développer un glaucome dépend l’importance de cette hypertonie.
« Mais aussi d’autres facteurs comme l’épaisseur de la cornée, la forme du nerf optique, le champ visuel, la présence d’une myopie forte, des antécédents familiaux de glaucome, etc. L’estimation de ce risque permet de proposer au patient soit une surveillance régulière si le risque est faible, soit un traitement pour prévenir l’apparition du glaucome si le risque est fort ».
Les causes de la tension oculaire
Parmi les principales causes qui conduisent à l’hypertension oculaire on peut citer :
- Un drainage insuffisant de l’humeur aqueuse ;
- Les effets de certains médicaments, notamment ceux qui contiennent des corticoïdes ;
- Un traumatisme de l’œil ;
- Des maladies de l’œil comme le syndrome pseudo-exfoliatif ou le syndrome de dispersion pigmentaire qui ont tendance à augmenter la tension dans les yeux.
Traitements de la pression oculaire
L’administration d’un collyre
Le traitement consistera en l’administration quotidienne d’un collyre, généralement à vie. Ces hypotenseurs oculaires ont pour but de diminuer la production de l’humeur aqueuse ou d’augmenter son drainage.
« Si le traitement médical est insuffisant une intervention chirurgicale et /ou un traitement au laser peuvent être proposés par l’ophtalmologiste », assure le Dr Lamirel.
Les interventions chirurgicales
La trabéculoplastie
Elle est réalisée par un faisceau laser appliqué sur le trabéculum ce qui permet d’augmenter sa capacité à évacuer l’humeur aqueuse.
La sclérectomie profonde non perforante et la trabéculectomie
Il s’agit de deux techniques chirurgicales qui permettent d’évacuer l’humeur aqueuse sous la conjonctive (la bulle de filtration)
L’iridoplastie et l’iridotomie
Il s’agit de traitements laser de l’iris pour faciliter l’écoulement de l’humeur aqueuse entre les différentes parties de l’œil.