INTERNATIONAL : L’impérialisme des USA doit enfin prendre fin sur le continent africain!

Linda Thomas Greenfield, l’ambassadrice des États-Unis à l’organisation des nations-unies, est montée sur ses ergos, la semaine dernière, pour critiquer le pari de neutralité fait par 17 pays africains, alors que 8 autres du même continent, ont préféré s’absenter du vote d’y a deux semaines visant à condamner les opérations militaires initiées par la Russie en Ukraine.

La noire américaine estime gaîment que les États africains ne doivent pas rester neutres dans ce conflit. N’est-ce pas curieux de voir l’ambassadeur d’une puissance occidentale, s’engager autant contre le choix souverain des pays d’un autre continent de ne point prendre de position dans une guerre qui, en vérité, oppose la Russie aux USA eux-mêmes?

Au nom de quel pouvoir ou de quelle légitimité cette ambassadrice s’est-elle octroyé des attributs de donneuse de leçons à des pays souverains ?

Décidément, les pays occidentaux ont encore du mal à comprendre qu’en ce 21ème siècle, tous les peuples du monde commencent sérieusement à s’affranchir du pouvoir tutélaire des pseudos puissants du monde en vue de jouir, autant que faire ce peut, de la liberté de pensée et d’action par eux-mêmes.

Il importe certainement de le rappeler, l’Afrique a pendant des siècles, payé le lourd tribut de l’hégémonie des occidentaux ainsi que de leur pernicieuse conquête impérialiste.

Importations, tel du bétail, des bras valides du continent africain vers les plantations en Amérique et ce, pendant pratiquement cinq siècles de traite négrière. Puis, au 19ème siècle, survient un autre fléau aussi draconien que le précédent qui a consisté en la colonisation au cours de laquelle, les États africains ont subi une ablation et une fragmentation lamentable faisant ainsi de ce continent de petits morceaux de terres que nous continuons, jusqu’à présent, d’appeler Pays.

Dans leur stratégie élaboré depuis Berlin en début 1885, ces occidentaux avaient opté pour le partage, tel un gâteau, du continent africain afin d’y puiser aussi bien la matière première que des ressources minières tout en soumettant les dignes fils de l’Afrique à l’économie de la plantation consistant à cultiver des produits utiles à leur industrie.

Aujourd’hui, alors que ces micros États disséminés à travers le continent ont acquis leur indépendance et leur souveraineté, les occidentaux ne renoncent aucunement à leur mainmise sur leur vie et sur leur mode de pensée, plus de six décennies après leur reconnaissance par le droit international comme États à part entière.

N’est-ce pas cette propension mesquine à vouloir à tout prix conquérir et contrôler le monde qui a finalement déterminé la Russie de Vladimir Poutine à s’armer démesurément au point qu’aujourd’hui, il a réussi le pari de créer un rapport de force réel dans la géopolitique mondiale?

La opérations militaires en Ukraine pour lesquelles, les USA, par le canal de leur ambassadrice tentent d’impliquer les États africains, sont une conséquence directe de cette avidité des USA à vouloir posséder de tout et dans tous les pays du monde. L’OTAN dont ils sont les maîtres, n’auraient pas pris le risque d’absorber les pays de l’EST membres de l’ex-URSS jusqu’aux portes de la Russie, qu’un tel conflit n’aurait pas eu lieu aujourd’hui.

Il est certainement temps que les pays de l’Occident se rendent compte du danger auquel il expose l’humanité avec leur appétit glouton à posséder cette planète. Il est certainement aussi temps, que chaque pays d’Afrique apprenne, dès maintenant, à commencer à assumer pleinement sa fameuse souveraineté. Il ne sert à rien, sur papier, d’être proclamé souverain et indépendant, alors que dans les faits, tout le souffle de vie du pays dépend littéralement des autres, en l’occurrence de cet occident.

Le Créateur est si juste et généreux qu’il a doté toutes ses créatures, notamment humaines, des mêmes atouts et facultés, avec d’ailleurs cet avantage pour l’Afrique, de disposer de cadeaux gracieux offerts par dame nature afin de lui garantir une liberté de production et une capacité réelle à se faire valoir par elle-même.

Mais les dirigeants de ce continent, au regard des sempiternelles humiliations, au regard des coups politiques et même économiques qu’ils ne cessent de prendre dans leurs rapports avec l’Occident, sauront-ils désormais mutualiser leurs forces et atouts pour créer, comme l’a fait Poutine, une force alternative crédible dont la voix porte sur l’échiquier international ? La question reste entière et seuls ces derniers sauront lui trouver la réponse appropriée.

Prosper AKPOVI