La justice d’exception en Égypte a ordonné lundi la libération de l’avocat Mohammed Ramadan, en détention préventive depuis près de quatre ans pour s’être dit solidaire du mouvement social français des “gilets jaunes”, affirme une ONG des droits humains.

Mohammed Ramadan, 47 ans, avait été arrêté en septembre 2018 pour avoir publié sur Facebook une photo de lui portant un gilet jaune “en solidarité avec les manifestations qui avaient alors lieu en France”, rapporte l’Association pour la liberté de pensée et d’expression (AFTE) en Égypte – où il est interdit de manifester.

Mohammed Ramadan – souffrant d’insuffisance coronarienne et d’hypertension qui se sont aggravées pendant sa détention – avait été placé en préventive pour “terrorisme”. Ce régime est légalement limité à deux ans mais selon une technique fréquemment utilisée par les juges, une fois libérable, il avait été de nouveau inculpé, cette fois pour “fausses informations”.

Pour les défenseurs des droits humains, ces accusations et ces dépassements du délai de la préventive forment l’“architecture de la répression” du régime du président Abdel Fattah al-Sissi, un ancien maréchal qui a déposé son prédécesseur, l’islamiste Mohamed Morsi, lors d’un coup de force en 2013.

Au moment où Mohammed Ramadan retrouvait la liberté, Amnesty International tirait la sonnette d’alarme pour un autre détenu politique, Ahmed Douma, qui selon ses soutiens a été “torturé” la semaine passée après avoir réclamé des soins pour un chercheur récemment condamné malade du Covid-19.

Ce chercheur égyptien, Ahmed Samir, a été condamné le 4 juillet à trois ans de prison par un tribunal d’exception du Caire pour “fausses informations”, avaient alors rapporté des défenseurs des droits humains. Étudiant dans une université autrichienne, il avait été arrêté en février 2021 alors qu’il rendait visite à sa famille en Égypte. Il est en détention depuis.

Le mouvement des “gilets jaunes”, qui défilaient en France contre la hausse des prix notamment de l’essence, avait déstabilisé la présidence d’Emmanuel Macron en 2018-2019, tandis que l’ONU réclamait une enquête “urgemment” sur les violences policières.

En Égypte, où les manifestations monstres se sont succédé renversant plusieurs pouvoirs jusque peu après l’élection d’Abdel Fattah Sissi, le mouvement avait été scruté au point d’inquiéter les autorités qui avaient restreint la vente de gilets jaunes.

Le pays le plus peuplé du monde arabe avec 103 millions d’habitants compte plus de 60 000 prisonniers d’opinion selon les ONG. Tous les regards seront braqués sur l’Égyptelors de la COP27, prévue en novembre, et notamment sur son traitement des manifestants défilant pour le climat.

Le régime se prépare à ouvrir un “dialogue national” censé prouver qu’il “fait de la place à tout le monde” selon ses organisateurs. En amont, il a libéré plusieurs dizaines de figures pro-démocratie qui étaient pour beaucoup en préventive bien au-delà du délai légal.

 

La Rédaction

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