CEMAC

Le 16 décembre 2024, Yaoundé a accueilli un sommet extraordinaire de la CEMAC, une rencontre qui, bien qu’annoncée comme cruciale pour la stabilité économique sous-régionale, a révélé des dysfonctionnements profonds. Derrière les portes closes du Palais de l’Unité, l’image d’une CEMAC dépendante et soumise s’est imposée avec force, illustrée par la présence du ministre français démissionnaire et de représentants du FMI et de la Banque mondiale. Cette configuration pose la question de la souveraineté économique des États de la zone.

Un Narratif Trompeur au Service des Intérêts Occidentaux

Officiellement, la rencontre avait pour but de traiter la fragilité macro-économique due à une diminution des réserves de change. Ces dernières, tombées à 2,1 mois d’importations, reflètent une situation préoccupante, exacerbée par des crises globales telles que la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Cependant, derrière ce prétexte économique, se cache un plan orchestré par des puissances occidentales cherchant à renforcer leur emprise sur les ressources minières et financières de la CEMAC.

L’Europe, confrontée à une récession historique, semble vouloir exploiter les richesses naturelles de la sous-région pour renflouer ses caisses. Ce contexte met en lumière un paradoxe criant : la zone CEMAC, riche en potentiel économique, est incapable de définir une stratégie autonome pour sa croissance.

Absences Remarquées et Souveraineté Évanescente

Les absences notables de Mahamat Idriss Déby Itno (Tchad) et Denis Sassou N’Guesso (Congo) ont entaché la crédibilité de ce sommet. Un véritable sommet souverain aurait exigé la présence de tous les chefs d’État, témoins et garants des décisions majeures. En revanche, la participation d’acteurs étrangers, tels que le ministre français des finances, souligne une dépendance structurelle qui entrave la souveraineté de la CEMAC.

Le Débat Tabou sur le FCFA

L’un des grands absents du débat reste la question cruciale du Franc CFA. Utilisé comme outil de domination économique, cette monnaie empêche les États de la CEMAC d’exercer leur pleine souveraineté. Aucune grande puissance mondiale ne s’est développée en utilisant la monnaie d’une autre. Pourtant, la sous-région continue de tergiverser sur l’instauration d’une monnaie propre ou d’un système monétaire hybride qui pourrait stabiliser ses économies.

Une Opportunité Manquée

Alors que le sommet aurait pu être l’occasion de poser les bases d’une réforme économique et monétaire, il s’est réduit à une réunion orchestrée par des intérêts extérieurs. La présence des bureaucrates internationaux souligne l’incapacité des dirigeants de la CEMAC à prendre en main leur avenir économique.

En conclusion, le sommet du 16 décembre 2024 à Yaoundé symbolise la crise de souveraineté qui gangrène la CEMAC. Pour espérer une véritable indépendance économique, les États membres doivent impérativement s’attaquer aux problématiques structurelles, en particulier celle du FCFA, et cesser de danser dans le cercle vicieux de la dépendance.

Raphaël TITI

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