L’Algérie accuse le Maroc d’avoir mené des « assassinats ciblés » ayant fait trois victimes civils dans la partie du Sahara occidental contrôlé par le Polisario. L’attaque a eu lieu non loin de la frontière mauritanienne.
L’attaque a eu lieu tôt dimanche matin suite à deux frappes de drones marocains. La première a visé un camion algérien, faisant des blessés légers. L’autre a touché un convoi de voitures civiles, à quelques centaines de mètres seulement du poste frontière de Aïn Ben Tili, situé à l’extrême nord de la Mauritanie.
Non loin de ce poste sécuritaire se trouve une mosquée. Des témoins sahraouis racontent que le convoi attaqué venait de quitter le bâtiment. Selon nos informations, le bilan des victimes civils s’élève à trois morts : des civils sahraouis, dont une femme, appartenant tous à la même famille. Des commerçants connus en Mauritanie.
Une source mauritanienne bien informée affirme que c’est l’armée mauritanienne qui a récupéré les victimes. De son côté, Alger évoque trois victimes « de trois pays de la région », sans plus de précision. Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères pointe du doigt le Maroc, dénonçant « des pratiques belliqueuses qui s’apparentent à des actes répétitifs de terrorisme d’État et prennent les caractéristiques d’exécutions extrajudiciaires ». Alger met en garde enfin contre des « risques sérieux de dérives régionales potentiellement périlleuses ».
Contrairement à Alger, Rabat et Nouakchott gardent le silence sur cette nouvelle attaque. Ce genre d’incident à la frontière de la Mauritanie se multiplie. En novembre dernier, trois camionneurs algériens ont trouvé la mort dans cette même zone du Sahara occidental et l’Algérie avait promis de les venger. En janvier, ce sont des orpailleurs mauritaniens qui ont trouvé la mort dans cette zone suite à des frappes de drones marocaines.