Madagascar

À Madagascar, ce 14 octobre 2020 aurait dû être un grand jour. Un jour de ferveur nationale, chômé, pour remplacer la journée gâchée du 26 juin dernier : la pandémie avait en effet empêché de célébrer en grandes pompes les 60 ans d’indépendance de l’île. Mais ce mercredi, date anniversaire de la Première république, le Covid-19 est encore venu jouer les trouble-fêtes. Le gouvernement a dû faire marche-arrière et a finalement invité les Malgaches à se rendre au travail, comme d’habitude.

En guise de festivités, le président s’est rendu, mercredi 14 octobre, dans le village natal de Philibert Tsiranana, considéré comme le père de l’indépendance. Entre deux inaugurations et des distributions d’aides alimentaires, Andry Rajoelina a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du premier président malgache. Mais 62 ans après, cette date du 14-octobre et l’homme par qui tout est arrivé, ont laissé peu de traces chez la jeune génération. Comme un pan de l’histoire qui se serait effacée avec les années.

Ils ont entre 25 et 30 ans, l’un est serveur, l’autre artiste et ni le 14 octobre 1958 ni Philibert Tsiranana n’évoquent quelque chose de marquant pour eux. Hésitants, ils tentent une réponse : « {Le 14 octobre}, c’est la date de la proclamation de l’Indépendance de Madagascar, non ? – Moi, je crois que c’est le jour de la mort de Philibert Tsiranana, le premier président. – Philibert Tsiranana ? Je ne sais pas trop qui c’est. »

Le 14 octobre 1958, soit un an et demi avant l’indépendance du pays, Philibert Tsiranana proclamait la première République. Un premier pas vers la décolonisation, mais accueilli avec réticence par une partie de la population. Beaucoup ont estimé que le président s’était montré faible vis-à-vis de la France, en acceptant une autonomie progressive, une « fausse indépendance ».

Pour Éliana Bezaza, figure politique actuelle de la Grande Île et petite-fille de Tsiranana, cette méconnaissance n’est pas le fruit du hasard : « Certaines personnes ont institutionnalisé le fait qu’on a effacé l’histoire, parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec l’indépendance que Tsiranana avait obtenue avec les Français. Il s’est succédé plusieurs générations à qui on n’a jamais raconté ce qui s’est passé durant la première République. Ce qui explique que très peu de jeunes savent ce que c’est que le 14-octobre. »

Un héritage en péril, explique la femme politique qui regrette que les valeurs d’égalité des chances, d’égalité devant la loi, prônées par son grand-père soient aujourd’hui piétinées.

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Presse 256