Le gouvernement de transition au Gabon, dirigé par le général Brice Oligui Nguema, vient de franchir un pas décisif vers la transparence dans la gestion du pétrole du pays. Cette initiative, qui s’inscrit dans une volonté de rupture avec les pratiques opaques du passé, marque un tournant dans la politique économique gabonaise.

 

Le ministère de l’Économie a récemment publié les synthèses de 26 contrats pétroliers conclus avec des compagnies étrangères de renom telles que Total, Vaalco, Perenco, Oil India, Petronas et BW Energy. Cette démarche, bien qu’incomplète en raison des clauses de confidentialité, représente une avancée significative vers la transparence tant attendue dans un secteur crucial pour l’économie nationale.

Le pétrole, véritable pilier de l’économie gabonaise, a contribué à hauteur de 50% des recettes publiques en 2023. Cependant, le manque de transparence qui a longtemps entouré la gestion de cette ressource a suscité des interrogations quant aux réels bénéfices pour le pays. Le Fonds Monétaire International (FMI) avait d’ailleurs pointé du doigt l’impossibilité de connaître avec précision les revenus générés par le secteur extractif, en raison de l’opacité entourant les contrats, la production et le partage des revenus.

La publication de ces synthèses de contrats s’accompagne d’une initiative plus large visant à éclaircir la gestion financière du pays. Le gouvernement de transition a également révélé des informations sur les dépenses extra-budgétaires de l’administration précédente, mettant en lumière des sous-déclarations de dépenses et la dissimulation de comptes bancaires hors du Trésor public.

Parallèlement à ces efforts de transparence, le Gabon avait déjà fait un pas audacieux en nationalisant la société Assala Energy, deuxième entreprise pétrolière du pays. Cette décision, célébrée par le général Oligui Nguema comme une« affirmation de souveraineté », permet au Gabon de contrôler désormais 25% de sa production pétrolière nationale. Cependant, cette nationalisation n’est pas sans défis. Le prix d’achat d’Assala Energy, estimé à 1,3 milliard de dollars, est considéré par certains experts comme supérieur à la valeur réelle des actifs.

De plus, la gestion d’une telle entreprise représente un défi considérable pour la Gabon Oil Company (GOC), peu habituée à opérer des gisements de cette envergure. Ces initiatives du gouvernement de transition témoignent d’une volonté de rompre avec les pratiques du passé et de redistribuer plus équitablement les richesses issues du pétrole du Gabon. Elles soulèvent néanmoins des questions sur la capacité du pays à gérer efficacement ces nouvelles responsabilités et à transformer ces changements en bénéfices tangibles pour la population.

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