Les autorités administratives sénégalaises ont interdit les nouvelles manifestations prévues ce mercredi 29 juin par la principale coalition de l’opposition. Yewwi Askan Wi proteste contre le rejet de sa liste nationale menée par Ousmane Sonko pour les législatives fixées le 31 juillet. Devant la presse, les leaders de Yewwi Askan Wi ont annoncé en début d’après-midi le report des marches prévues ce mercredi.
Les marches sont reportées « à une date ultérieure » a annoncé Aïda Mbodj, l’une des responsables de la coalition, aux côtés d’Ousmane Sonko, Khalifa Sall ou encore Déthié Fall. La députée a évoqué la médiation de religieux, la préparation de la fête musulmane de la Tabaski, ou encore les examens scolaires de fin d’année pour expliquer le report.
Mardi soir déjà, Ousmane Sonko avait appelé ses partisans sur sa page Facebook à ne pas venir près de son domicile pour veiller. « Il n’y a rien à craindre », écrivait-il.
Des interdictions de manifester
Ce report arrive après des interdictions de rassemblements. Les préfets de plusieurs départements ont notamment invoqué des « menaces de troubles à l’ordre public », « des risques d’infiltrations par des individus mal intentionnés », ou encore « la violation du code électoral », qui interdit toute « propagande déguisée » avant l’ouverture officielle de la campagne. Un motif déjà avancé par la préfecture de Dakar lors de l’appel à manifestation le 17 juin. Ce jour-là, des heurts entre manifestants et forces de l’ordre avaient fait 3 morts, à Dakar et en Casamance, dans le sud du pays.
Dans un communiqué, Amnesty International met en garde face à « une menace réelle pour le droit de manifester au Sénégal ». L’organisation dénonce également des « arrestations arbitraires », lors des derniers rassemblements. Guy Marius Sagna qui avait été arrêté à Ziguinchor en Casamance a été jugé mardi. Le candidat de Yewwi Askan Wi pour le département écope finalement d’une peine de prison d’un mois avec sursis.