Les prix augmentent dans la zone UEMOA, et ont déjà dépassé les seuils de sécurité de la Banque centrale. Dans des pays comme le Bénin et la Côte d’Ivoire, les prix alimentaires sont en hausse de 12%. Les données suggèrent qu’une relance de la production à la base devient urgente.

Selon la note de conjoncture économique pour le compte du mois d’avril 2022 publiée par la Banque centrale des pays membres de l’UEMOA (BCEAO), l’inflation ou encore hausse généralisée des niveaux des prix, a atteint 6,8% dans cette sous-région. Ce niveau est faible lorsqu’on le compare à celui du Ghana (23,4%) et du Nigeria (16,8%). Mais cela est deux fois supérieur aux objectifs de politique monétaire de la BCEAO.

En effet, lorsqu’elle décide de mettre l’argent au sein de l’économie, l’institution d’émission et de régulation de la monnaie au sein de l’UEMOA se fixe comme référence un objectif de hausse des prix, allant de 1% minimum à 3% maximum. Depuis une certaine période, ce seuil est largement dépassé.

Le principal défi de la situation actuelle, c’est que l’inflation n’est pas seulement d’origine monétaire, c’est-à-dire du fait d’une présence plus importante d’argent que l’économie n’en a besoin. Au contraire, tous les secteurs de l’économie au sein de l’Union (Etats, entreprises, ménages) ont besoin d’argent et pour beaucoup, la ressource est devenue rare, et chère.

Ces deux derniers points sont illustrés par les faits suivants : d’une part, les banques sont prêtes à rémunérer les dépôts de la clientèle à plus de 5%. A titre de comparaison, cette rémunération ne dépasse pas une moyenne de 3% dans la zone CEMAC, où on utilise le même type de monnaie. D’autre part, les taux débiteurs ont augmenté dans la plupart des pays à plus de 6,8% contre une moyenne de 4%, il y a deux ans.

Les options pour la BCEAO sont assez réduites. La théorie économique voudrait que la Banque centrale lève drastiquement ses taux directeurs, afin de réduire le crédit au sein de l’économie. Ce qui pourrait provoquer une baisse de l’argent en circulation et donc une baisse des prix. Mais une telle décision risquerait de produire des effets inverses et plonger l’Union économique et monétaire ouest-africaine dans une profonde crise.

Dans les pays où les outils de la politique monétaire fonctionnent bien, il existe divers leviers d’absorption des chocs provoqués par une augmentation des taux. La dette existante peut être transformée en titres d’investissement et donner de la flexibilité aux débiteurs, mais surtout aux banques créancières. Comme dans beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne, une part importante des transactions entre agents économique se fait au comptant et le manque d’argent ne risque pas d’arranger les choses. 

Augmenter l’offre pour réduire les prix, et non la masse de monnaie en circulation.

Aussi, une composante essentielle de l’inflation que subissent actuellement les pays de la zone UEMOA est le rattachement de leur monnaie (le FCFA) à l’euro. Actuellement, la monnaie de référence est faible par rapport au dollar américain entraînant de fait, un affaiblissement de la monnaie africaine. Il en résulte qu’il faut plus de FCFA pour payer des factures internationales, en raison d’une hausse sur les coûts de change. Aussi, la conjoncture internationale marquée par la hausse des prix sur diverses matières premières, ceux de plusieurs services liés à l’énergie et les actions des spéculateurs sur divers marchés rajoute un facteur supplémentaire de hausse des prix que connait l’UEMOA, et la politique monétaire de la BCEAO ne peut avoir un effet pertinent sur ces éléments. 

La situation actuelle laisse à penser qu’il est urgent de mettre en place une réforme du secteur financier au sein de l’UEMOA comme de celui de beaucoup de pays africains. La stabilité des prix doit être le fruit d’une meilleure cohérence, entre les politiques monétaires, et budgétaires. Il est primordial de réduire au maximum une exposition aux facteurs extérieurs. Pour y arriver, une régulation du secteur bancaire orientée vers la production des biens et services devrait être plus efficace que celle actuelle, davantage centrée sur la réduction au maximum des risques.

Les banques de l’UEMOA se prévalent souvent de jouer un rôle central dans le financement de l’Union. Les indicateurs leur donnent raison dans un certain sens. En effet, le total de l’actif du bilan des banques est passé de 7605,1 milliards FCFA en 2006 à 47 718,5 milliards FCFA en 2020, selon des informations publiées par la Commission bancaire de l’UEMOA en 2021. Le volume a été multiplié par près de 7, et la croissance annuelle moyenne est de 12%.

Mais ce montant ne représente que 72 milliards d’euros pour 130 millions d’habitants que compte la sous-région. A titre de comparaison, l’actif du bilan des six plus grands groupes bancaires de France en 2020 était de 7864 milliards d’euros en 2020. Ainsi, il existe encore sur le plan technique, des opportunités d’injecter plus d’argent dans les pays de l’UEMOA.

En plus d’avoir une exposition plus modeste à leurs économies, les banques commerciales de l’UEMOA financent peu le secteur de la production de base. Les segments qui bénéficient le plus de crédit sont ceux des services (28% en 2020), et la part des activités comme l’agriculture, la pêche et l’élevage déjà faible en 2018 (5%), est repassée à 3% en 2020, 

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